Le marcottage est une technique de multiplication végétative qui permet de créer de nouveaux plants à partir des branches d’un arbre ou d’un arbuste déjà existant. Dans cet article, nous vous expliquons comment utiliser le marcottage pour multiplier vos arbres fruitiers et ainsi profiter davantage de leurs bienfaits.
Sommaire
Qu’est-ce que le marcottage ?
Le marcottage consiste à mettre en contact directement avec la terre une partie du sujet à multiplier (appelé « morceau choisi ») tout en gardant l’intégralité de sa connection avec la plante-mère, et ce jusqu’à ce que ses propres racines se développent. Cela donne alors naissance à un nouvel individu qui pourra ensuite être détaché de la plante-originale et replanté où bon vous semble.
Cette méthode possède plusieurs avantages :
- Elle ne nécessite pas de coupe préalable ;
- Elle évite les problèmes liés à l’enracinement comme le pourrissement des boutures ;
- Elle permet d’obtenir assez rapidement des plants plus vigoureux et résistants que ceux issus de semis ;
- Elle maintient les caractéristiques génétiques de la plante d’origine sans risque de dénaturation par hybridation comme c’est souvent le cas avec les graines.
Différentes techniques de marcottage
Marcottage simple
Le marcottage simple ou « aérien » est la méthode la plus courante pour les arbres fruitiers. Voici les étapes à suivre :
- Choisir une branche assez souple et vigoureuse, d’un an environ, qui se trouve à proximité du sol.
- Incliner légèrement la branche vers le sol et maintenez-la en place avec une cheville ou un poids.
- Au niveau de son contact avec le sol, retirer totalement l’écorce sur un demi-cercle (1 à 2 cm) autour du contour de la branche en faisant attention de bien cisailler les deux extrémités afin de couper les vasculaires mais aussi d’enlever l’éventuelle repousse.
- Inciser légèrement l’écorce jusque dans le cambium, c’est-à-dire la zone située entre l’écorce et le bois et où se trouvent les cellules souches responsables de la croissance des plantes. En incisant cette zone, vous stimulerez la formation de racines à cet endroit précis.
- Appliquer de l’hormone de bouturage sur la zone incisée et enterrer celle-ci sous quelques centimètres de terre fine (mélange de tourbe et de terreau, par exemple).
- Maintenez la zone humide pendant toute la durée nécessaire, généralement entre 3 et 4 mois.
Une fois que les premières racines sont apparues, la nouvelle plante peut être détachée de la branche-mère et repiquée à l’endroit souhaité.
Marcottage en serpette
Cette méthode est particulièrement adaptée aux plantes ayant des tiges longues et souples, comme les ronces ou certains arbustes fruitiers.
- Réaliser une incision oblique, en forme de V renversé, sur environ 1 cm de longueur dans le bois tendre d’une tige encore verte. Cette incision doit être faite au niveau d’un nœud situé entre deux feuilles.
- Insérer un petit bâtonnet sous l’écorce pour maintenir l’incision ouverte.
- Entourer la zone incisée avec du film plastique, puis recouvrez-la de pâte cicatrisante ou de mastic à greffer.
- Trempez la partie supérieure de la tige dans l’eau jusqu’à ce que des racines apparaissent.
Dès que les nouvelles racines sont visibles, enlevez le bâtonnet et détachez la jeune plante avant de la mettre en terre.
Le meilleur moment pour réaliser un marcottage
Le marcottage demande du temps, et il convient donc de choisir le bon moment pour le réaliser afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles. Il est recommandé de procéder au printemps, lorsque les plantes sortent de leur période de dormance hivernale et recommencent à pousser activement. Les conditions météorologiques sont également plus favorables : le sol est naturellement plus humide, ce qui facilite l’apparition et le développement des nouvelles racines.
Quels arbres fruitiers marcotter ?
Certains arbres fruitiers se prêtent particulièrement bien au marcottage :
- Le figuier (très tolérant au stress que peut causer cette manipulation) ;
- Le cerisier à grappes (les branches souples permettent un contact constant avec le sol) ;
- Le groseillier ou la framboise (faciles à multiplier grâce au marcottage en serpette).
D’autres espèces peuvent également être multipliées par cette méthode, mais demandent souvent une approche spécifique pour s’adapter à leurs caractéristiques propres. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre pépiniériste ou sur des forums dédiés aux jardiniers amateurs.
Petits conseils pratiques
N’oubliez pas d’étiqueter vos marcottes afin de vous y retrouver parmi les différentes variétés que vous cultivez. L’idéal est d’utiliser des étiquettes plastifiées, résistantes aux intempéries :
- Notez le nom de l’espèce, voire la variété si elle est connue ;
- Précisez la date du marcottage ainsi que la technique utilisée ;
- Inscrivez éventuellement quelques caractéristiques propres à la plante, comme le type de sol préféré ou les conditions climatiques optimales.
Et surtout, armez-vous de patience : le marcottage demande souvent plusieurs mois avant d’offrir des résultats tangibles. Mais quelle satisfaction de voir ses arbres fruitiers se multiplier sous vos yeux grâce à cette méthode simple et naturelle !
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